Les Papeteries Barjon (1583-1977)

A Moirans le premier moulin à papier est construit sur un canal alimenté par la Morge et creusé en 1480 par les Chartreux dans le secteur du Scey. L’existence de ce moulin est mentionnée dans un document dès 1583. L’ exploitation de ce moulin semble cependant difficile et intermittente. Pendant deux siècles, on ne trouve aucune trace de cette activité sur les bords de la Morge.

A la Révolution, M. Jay achète les biens confisqués aux Chartreux. En 1813 il revend à la famille Barjon la papeterie du Scey. La beauté et la constance de la qualité des papiers de Moirans est due à la pureté absolue des eaux de source.

L’essor de la papeterie est étroitement lié à celui de l’industrie textile dans le Voironnais. En effet, jusqu’au milieu du XIXe siècle, le papier est fabriqué à base de chiffons constitués de fibres contenant de la cellulose (lin ou chanvre). Puis s’introduisent peu à peu la pâte de paille et la pâte de bois.

En 1850, M. Barjon fait construire l’usine de la Piche, point de départ d’une véritable industrie papetière à Moirans. L’entreprise recrute sur place des familles entières. Si l’introduction du machinisme en papeterie réduit considérablement le personnel nécessaire à la fabrication, un nombre élevé de femmes sont employées au triage des chiffons, à l’examen et au classement des produits. Une main d’œuvre experte est employée au façonnage qui exige des manipulations nombreuses et délicates.

Les deux guerres mondiales stoppent l’essor industriel de Moirans. En 1942, Roger du Marais, Directeur de l’usine, résistant, meurt en déportation en Allemagne. La direction de l’entreprise est prise en main par sa sœur, Mme Olga Joly De Colombe qui sera jusqu’à la fermeture de l’entreprise, Président Directeur Général. En 1953, la société change de dénomination : les  » Papeteries François Barjon « , deviennent les  » Papeteries Barjon « .

La production est, à cette époque complètement réformée. L’usine utilise deux machines de 1,60 mètres de largeur assurant une production annuelle d’environ 5 000 tonnes de papier. En 1977, les Papeteries Barjon qui employaient encore 200 personnes en 1970 ferment définitivement leur portes..

En février 1986, dans un dernier souffle, la cheminée, symbole de la papeterie, s’effondre.
L’industrie papetière moirannaise entre dans l’histoire.

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